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Hannibal

 

Il ne serait pas passé par le Col du Clapier

Par Aimé Bocquet

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De toute bonne foi sont ceux qui ont adhéré à la théorie de Lavis-Trafford pour le choix du col, mais celle-ci était-elle fondée sur des bases inattaquables ? Je comprends que, comme moi, les historiens ne soient jamais montés au col du Clapier pour vérifier si le sentier était apte à laisser passer une armée de près de 40 000 hommes avec chevaux et éléphants.
Seuls les montagnards de Maurienne ne se sont pas laissés prendre, ils voyaient mal des éléphants descendre le col car voici ce qu’écrit un historien de Bramans en 2000 : « Il [Lavis-Trafford] devint célèbre par son obstination à prouver qu'Hannibal, en 218 av. J.C., avait fait passer ses éléphants par le col Clapier ». Mieux en­core, le Guide Joanne de 1860, Itinéraire de la Savoie[1] dit « Pour traverser le Col du Cla­pier un guide est nécessaire. La descente ne peut s'effectuer à dos de mulet. ». C’est dire l’état du sentier à cette époque, même pas praticable par des mulets ! Voilà pour le tracé de descente classique qui a toujours eu un simple intérêt local, à peine utilisable aujourd’hui par les troupeaux de moutons. Lavis-Trafford conscient de l’impossibilité qu’aurait eu Hannibal d’utiliser cette voie, en trouve une autre un peu plus à l’ouest qui, malheureusement, démarre elle aussi avec une pente de 40% sur des éboulis qu’on voit mal empruntée par des éléphants.

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Fig. 48 – Descente du col du Clapier vers la vallée de la Doire Ripaire.
En rouge, le sentier que des mulets ne pouvaient pas descendre en 1860 et en vert, le dernier sentier indiqué par Lavis-Trafford : le problème est qu’il passait  sur le glacier du Clapier en 1860.
Carte du haut :en 1950 et carte du bas : en 1860 et au IIIe siècle av. J.-C.

Mais il y a mieux, c’est qu’en 1860 la cuvette où passait le sentier Lavis-Trafford était comblée par le glacier du Cla­pier dont on voyait l’extrémité depuis le sentier classique : « De l'autre coté du col du Clapier, on entre d'abord dans un petit cirque couvert de débris, et l'on suit une combe dominée à droite (à l’ouest) par les glaciers du Clapier, à gauche (à l’est)  par une roche perpendiculaire (Guide Joanne, 1860) ». Ce glacier a beaucoup reculé depuis 150 ans laissant place au lac du Clapier (Fig. 48).
Au moment du passage d’Hannibal, avant l’Optimum climatique romain, les températures moyennes étaient plus basses qu’aujourd’hui, comparables à celles du Petit âge glaciaire qui sévissait encore en 1850 dans les Alpes. La présence de ces glaciers enlève toute crédibilité à cet itinéraire car il y aurait eu, sous le col, un passage d’au moins un kilomètre sur la glace, avec ses irrégularités et ses crevasses. Il y a quelques décennies, des névés bordaient encore le sentier en été[2]. Voilà un faisceau de bonnes raisons pour ne plus retenir le col du Clapier.

[1] Route 55. « De Bramans à Suse par le Col du Clapier. »
[2] Communication orale de Maurice Messiez.


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