Voyage 2024 en
Suisse Romande (Orbe-Boscéaz/Lausanne) : le samedi 5 ocotre 2024
Pour son voyage annuel, l'Association des
Amis de Montmélian et de ses Environs avait choisi un voyage de
prestige en Suisse Romande avec la découverte de deux musées suisses
faisant partie des pépites à visiter absolument dans le Canton de
Vaud : la Villa Romaine d'Orbe-Boscéaz et ses célèbres mosaïques,
enfin le Musée Olympique de Lausanne.
N'oublions pas que le territoire du Pays de Vaud fut savoyard de
1150 à 1536, constituant un puissant apanage de la Maison de Savoie
avant que les troupes bernoises en fassent la conquête à partir de
en 1492 et que Berne l'administra jusqu'en 1803. Il retrouva ensuite son
autonomie en devenant un canton suisse grâce à Napoléon I.
Le matin : visite guidée du site de la Villa gallo-romaine d'Orbe-Boscéaz et ses célèbres mosaïques
Conduis par notre chauffeur Amandine, le car nous transportant partit, dès l'aube, de La Savoyarde. Après un voyage sans souci via Genève et les bords du Lac Léman, nous arrivions dans le Nord Vaudois au pied du Jura à Orbe au lieu-dit Boscéaz, situé à 2 km de la ville, sur la route d'Yverdon où se situent les vestiges d'une très importante villa, située au croisement de 2 voies romaines : celle reliant Rome à la Gaule par le Col du Grand St Bernard et celle rejoignant la Germanie par le plateau Suisse.
Le groupe devant la villa (cliquer pour
agrandir)
Depuis environ 170 apr. J.C, une imposante villa romaine se dressait
à Orbe au lieu-dit Boscéaz. Seules les mosaïques qui pavaient 9 des 100 salles de cette
luxueuse demeure sont aujourd’hui exposées et protégées par quatre
pavillons visitables de mai à fin octobre. Découvertes dès le milieu du
XIXème siècle, les mosaïques
décorent les pièces les plus importantes de la villa. Faites de
pierres naturellement teintées, elles représentent des divinités,
des motifs géométriques en trompe-l'œil ou des scènes figuratives de
la mythologie grecque et romaine, comme le célèbre labyrinthe de
Thésée et du Minotaure. Bien qu’on ignore à ce jour l’identité de son propriétaire, les
décors de son établissement aux dimensions exceptionnelles d'une
longueur de 230 m et d'une largeur moyenne de 90 à 110 m, témoignent
de sa fortune et de son fastueux mode de vie. Entre 1986 et 2004, le site de Boscéaz a fait office de
chantier-école pour les étudiants en archéologie de l'Université de
Lausanne. Ces fouilles ont permis la découverte d’une 9ème mosaïque,
d’un mithraeum (lieu de culte dédié au dieu Mithra) et de thermes.
Après une présentation du site dans la salle d'accueil, nos deux
guides Loïc et Daniel nous ont emmenés voir les mosaïques protégées
dans de gracieux bâtiments. Nous avons pu les contempler de près et
admirer la finesse de leur réalisation. Nous vous en décrivons certaines :
La mosaïque du numéro 4 dite celle du Triton.
Le triton (cliquer pour agrandir)
Cette superbe mosaïque a été victime de déprédations. D'après une lithographie de 1845, ce magnifique pavement se trouvait en excellent état lors de sa découverte cette même année. L'année suivante, il a été entièrement détruit (sauf quelques médaillons) et ce, vraisemblablement, sur ordre de M. Von Bonstetten, archéologue amateur de l'époque.
Les mosaïques du numéro 5 dit le labyrinthe.
Lors de sa découverte en 1845, on pouvait y reconnaître au centre la
tête d'un jeune homme et d'un taureau, ceci selon une lithographie
de l'époque. Ce qui permet de supposer qu'elle représente une scène
célèbre de la mythologie ; Thésée et le Minotaure (cf mosaïque du
Triton ainsi que la mosaïque numéro 9). Cette mosaïque fut laissée
sur place et recouverte de terre. Lors de sa redécouverte en 1930,
ces deux têtes n'y figuraient plus.
La mosaïques du numéro 6 dit celle du cortège rustique : celle du char tiré par un couple de bœufs.
Char tiré par un couple de bœufs (cliquer
pour agrandir)
L'interprétation de cette mosaïque n'est pas encore définie : scènes
de vie quotidienne - représentation des mois de l'année à travers
des activités journalières. On peut relever que le mosaïste s'est
appliqué à reproduire les détails (perspectives et ombre des roues)
alors que la fonction dans l'ensemble est restée floue (fixation des
roues au véhicule). La brusque interruption des mosaïques 6 et 7
s'explique par l'implantation de vignes sur ce coteau.
Les mosaïques du numéro 8 dite celles des divinités, certainement la plus belle et la plus fine.
Les médaillons (cliquer pour agrandir)
13 médaillons : 7 correspondant aux 7 planètes connues des anciens
et qui ont donné leur nom aux jours de la semaine : Venus (=
vendredi) - Saturne (saturday = samedi) - Sol (sunday = dimanche) -
Jupiter (= jeudi) - Mars (= mardi) - Mercure (= mercredi) - Luna (=
lundi)
On peut également y admirer, entre autres, Narcisse - Ganymède
(l'échanson des Dieux) - ainsi que diverses belles scènes de chasse.
Il ne reste que deux visages dans les coins représentant les quatre
saisons : le printemps et l'automne.
Nos guides nous révélerons que le maître des lieux aura très
certainement été un influenceur en son époque car la beauté des
mosaïques si fines et si réalistes, la maîtrise des procédés
techniques de mise en place de minuscules tesselles de marbres
locaux et de verres sont uniques dans le monde romain de la même
époque.
C'est à regret que nous quittons ce lieu magique d'autant plus qu'il
n'a toujours pas été complètement fouillé et qu'il ne cessera pas de
révéler d'autres trésors dans les années à venir.
La pause méridienne : Déjeuner à l'Auberge communale de Suchy
Après un court intermède en car, nous nous dirigeons et atteignons le village voisin de Suchy pour découvrir le bâtiment communal qu'occupe en partie une auberge dite communale où nous déjeunerons d'un menu aux saveurs typiquement vaudoises.
Au hasard des tables (cliquer pour agrandir)
Dans ce cadre confortable et relaxant, nous avons pu apprécier l'acceuil du chef Stéphane Richard et de son équipe. Le slogan de sa cuisine qu'il veut locale est "Manger bien, manger régional (producteurs exclusivement locaux situés dans un rayon de moins de 10 km), manger simple mais avec un petit plus". Il nous a révélé que le petit 'plus' était de manger en convivialité surtout avec ses voisins de table et bien sûr avec les tables environnantes.
Au hasard des tables (cliquer pour agrandir)
Le service des boissons était tout aussi à la hauteur avec en eau
minérale la célèbre eau locale d’Yverdon-les-Bains : l'Arkina bleue
(eau plate) et l'Arkina verte (eau gazeuse, le champagne du pauvre
chez nos amis helvètes) et les vins des coteaux de la vallée de
l'Orbe :
- Pour le blanc : un Chasselas Réserve 2022 du Château d'Eclépens , AOC Côtes
de la vallée de l'Orbe,
- Pour le rouge : un Assemblage (cépage Gamay, Gamaret, Garanoir), Réserve
2022 du Château d'Eclépens, AOC Côtes de la vallée de l'Orbe.
Nos valeureux historiens allaient également découvrir le
traditionnel "café renversé" suisse . Il s'agit du café servi avec
un délicieux petit pot de crème en chocolat. Le renversé est celui
de la crème qui est littéralement renversée dans le café pour
confectionner un café au lait, cher à nos anciens qui était leur
boisson du petit déjeuner.
Au hasard des tables (cliquer pour agrandir)
Maintenant, il était l'heure de prendre la direction de Lausanne
pour retrouver son port d' Ouchy sur les bords du Lac Léman où se
situe notre prochaine étape, le musée Olympique.
L'après-midi : visite guidée du Musée Olympique de Lausanne
La grande ville de Lausanne est le siège permanent du Comité Olympique international depuis 1915 et quoi de plus naturel de visiter son Musée en cette année 2024 doublement Olympique à Paris.
Le groupe à l'entrée du musée (cliquer pour
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Le bâtiment moderne l'abritant est situé en
surplomb du lac Léman dans un magnifique parc décoré d'essences rares et de statues de
bronze à taille humaine représentant les athlètes en situation des
principaux sport issues de l'Antiquité. Tout à côté se trouve la
villa historique "Mon Repos" où logeait le COJO et la famille de
Pierre de Coubertin. Un autre bâtiment, tout aussi moderne, abrite
depuis 2019 l'ensemble des instances et le personnel olympiques. Il
est situé en voisin dans le quartier Ouest de Lausanne dans le parc
du château de Vidy.
Le Musée ou Maison Olympique est un ensemble mélangeant l'Art
Architectural et une histoire des J.O. depuis la Grèce Antique à sa
renaissance à la fin du XIXème siècle grâce à l'action du Baron Pierre de
Courbertin et de ses amis sportifs, éminents hellénistes
Après avoir escaladé les marches prestigieuses floquées à chaque
contre-marche de la date et du lieu d'une olympiade, nous sommes
accueillis dans le hall d'entrée par nos guides locaux d'un jour
Karine et Anna.
Vue sur le Léman (cliquer pour agrandir)
Le monde olympique (niveau 1).
Nous commençons la visite par le premier étage qui nous restitue
dans une ambiance très fin XIXème siècle comment était née la renaissance des
Jeux Olympiques modernes après plus de de 1 500 ans d'oubli grâce à
l'action de Pierre de Coubertin. Nous apprenons tout sur son
enfance, son adolescence et sa vie d'adulte, admirateur de la Grèce
antique jusqu'à la création d'un Comité olympique international à
Paris à la Sorbonne en 1894, se fixant comme objectif d'organiser
les premiers jeux Olympiques de l’ère moderne. Le premier jeu se
déroula à Athènes du 06 au 16 avril 1896, marquant ainsi le début
d'une aventure universelle exceptionnelle qui dure maintenant depuis
plus d'un siècle.
La frise Pierre de Coubertin (cliquer pour
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A noter que la trêve olympique ou trêve sacrée,
respectée par toutes les cités grecques antiques pendant la période
des J.O sera tentée vainement en essayant timidement de la mettre en
place depuis les J.O d'été de Pékin en 2002, tout en poursuivant
cette utopie à chaque olympiade avec l’échec que l'on a connu pour
ceux de Paris de cette année où les fédérations russes et
biélorusses furent exclues des J.O de Paris.
Nous traversons toutes les étapes de cette Histoire millénaire,
jusqu’aux grandes fêtes de notre temps, qui projettent une ville au
rang de capitale mondiale des sports et de la créativité pendant son
déroulement et le titre éternel de les avoir organisés, voire pour
nous la résonnance puissante des J.O pour Grenoble, Albertville et
nos stations de ski.
Le drapeau olympique (cliquer pour
agrandir)
Nous apprenons un peu plus sur les symboles olympiques dont celui de
l'esprit olympique résumé par "l'essentiel n'est pas de gagner mais
de participer", sur sa devise latine "citius, altius, fortius"
attribuée au père dominicain Didon qui est une invitation à donner
le meilleur de soi-même et à vivre ce dépassement comme une
victoire. Il lui sera rajouté lors des jeux de Tokyo de 2020,
reporté en 2021 pour cause de pandémie, le mot "communiter" c'est à
dire ajouter la notion d'être en commun ou ensemble pour concourir.
Le monde olympique se doit de refléter une philosophie de vie,
véhiculée par les athlètes avant, pendant et après les Jeux.
Nous poursuivons par la création du drapeau olympique aux cinq
anneaux de couleur correspondant aux 5 continents avec des couleurs
non attribuées contrairement à ce qui est véhiculé , il flotta pour
la première fois aux J.O d'Anvers de 1924 et il sera remis en fin des
Jeux à la ville hôte, chargée de la prochaine Olympiade.
Enfin nous terminons par le symbole de la flamme Olympique qui nous
vient des Jeux Olympiques de l'Antiquité au cours desquels une
flamme sacrée brûlait en permanence sur l'autel de Zeus à Olympie.
La flamme sera allumée pour la première fois aux jeux d'Amsterdam de
la IXe Olympiades en 1928 puis ensuite à chaque Olympiade. Le
premier parcours de cette flamme, précédant l'ouverture des J.O. se
déroulera à l'occasion des sinistres J.O de Berlin de 1936. Il
reliera Olympie à Berlin et sera repris depuis, à l'occasion de
chaque Olympiade.
La flamme avec Jean-Claude Bouchet et
Claude Detraz (cliquer pour agrandir)
Nous apprenons qu'à l'origine, il n'y avait que les Jeux d'été et
que pour être universelle et pour faire venir les sportifs des pays du
Nord, il fallait créer les Jeux d'Hiver. Ce fut chose faite avec la
Semaine Internationale des Sports d'hiver à Chamonix en 1924. Et ce
n'est qu'en 1926, que cette compétition prendra le titre de Premier
Jeux Olympique d'Hiver jeux à la session du CIO de Lisbonne. Les
Jeux d'hiver alternent avec les Jeux d'été .
Nous poursuivons par la visite de l'étage
supérieur qui répond à nos interrogations.
Quelle est l’évolution des compétitions sportives ? Quelles sont les
innovations techniques qui modifient la pratique des disciplines
olympiques ? Les objets, les images et les histoires de grands
champions vous racontent ces métamorphoses.
Nous contemplons également les riches collections de médailles, de
flambeaux et mascottes de chaque olympiade. Nous retrouvons les
mascottes des J.O de Grenoble avec le bonhomme "Shuss" et celle
d'Albertville avec l'étoile "Magique" et bien d'autres mascottes
dont celle choisie par Paris, la célèbre "Phryge".
Magique, la mascotte des J.O d'Albertville en
1992 (cliquer pour
agrandir)
Nous terminons au sous-sol dans la salle des expéditions temporaires par la présentation des J.O de Paris 2024 avec l'exposition des 3 médailles distribuées, du flambeau qui servira pour le relais de la flamme et qui illuminera la vasque de la célèbre Montgolfière du jardin des Tuileries qui s'envolait chaque soir dans les airs parisiens. D'autres belles photos et reportages célèbrent l'éclatante réussite des derniers J.O et J.O Paralympiques tant que sportive et populaire de ces derniers jeux que nous avons vécu et qui resteront dans nos mémoires. L'exemplaire exposé du podium original, utilisé dans chaque site olympique lors de la distribution des médailles, nous procurera une estrade de fortune pour la traditionnelle photo de groupe.
Les médailles (cliquer pour agrandir)
Retour à Montmélian en fin de visite :
Faute de temps, il nous faut hélas revenir. En fin de journée, nous
prenons à regret le chemin du retour en empruntant à nouveau, au
soleil couchant, la rive Nord du Lac Léman, traversant Genève et le
Genevois pour arriver en début de soirée à Montmélian.
Pour tous les participants, grâce au temps ensoleillé, cette journée
fut une grande réussite autant sur le plan culturel que sur le plan
de la convivialité et de l'amitié.
Nous concluons par une expression chère à nos Amis Suisses "Nous
avons été déçus mais en bien".
Nous travaillons déjà sur le projet 2025 qui sera, il n'y a nul
doute tout aussi intéressant.
Le groupe sur le podium des J.O de Paris
2024 (cliquer pour agrandir)
Claude Detraz
L'association des "Amis de Montmélian et de ses Environs" a pour but de regrouper les personnes intéressées par la Commune de Montmélian et de ses environs en ce qui concerne le terroir, les habitants et les habitations, le paysage, les sites naturels et archéologiques et monuments et en général l'histoire et tous les problèmes d'environnement dans le présent et dans l'avenir.
Elle se propose de contribuer à conserver, mettre en valeur et développer tout ce qui est susceptible d'accroître à Montmélian la qualité de la vie sous toutes ses formes, d'aider au culturel et en général de permettre au pays de tenir son rang conformément à sa situation et à sa disposition, à l'exclusion de toutes discussions politique ou religieuse.