CONFERENCE DE FRANÇIN DU 28 MARS 2008
Jean-Yves SARDELLA
Le vendredi 28 mars 2008, à la salle polyvalente de la Commune, le groupe Francin et l’Histoire, sous l’égide des Amis de Montmélian et de ses Environs, a poursuivi son voyage dans l’Histoire.
Cette année était invité le Professeur Guido Castelnuovo maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Savoie (Chambéry) depuis 1994, et spécialiste de l’histoire de la Savoie au Moyen Âge à laquelle il a consacré sa thèse (Officiers et gentilhommes, Milan, 1994) et plusieurs dizaines d’articles.
Le professeur Guido CASTELNUOVO développant son sujet : Histoire de la Savoie 
: Le comte Amédée VIII devient le premier Duc de Savoie. Amédée VIII devient 
Pape sous le nom de Félix V. Expansion du Duché de Savoie et ses rapports avec 
les puissances limitrophes.
Ses recherches les plus récentes portent, d’une part sur la société politique 
princière au bas Moyen Âge (officiers, seigneurs, noblesse, archives) et, 
d’autre part, sur les identités politiques de la noblesse de cités italiennes 
entre le XIIIe et le début du XVIe siècle. 
L’éminent spécialiste présenta à un auditoire tout aussi attentif que nombreux, 
Amédée VIII, premier Duc de Savoie et personnage marquant de notre Histoire.
La seconde partie de la soirée fut consacrée à une approche de la cuisine 
médiévale présentée par Jean-Yves Sardella, correspondant de l'Association sur 
Francin : première mise en bouche pour les auditeurs, qui ont pu en fin de 
soirée déguster quelques saveurs de l’époque  préparées par les médiévistes 
amateurs, Edith, Nicolas … costumés pour l’occasion. La soirée fut haute en 
couleurs … et en goûts ...
Une projection de documents d’archives agrémenta les propos. Cette belle 
prestation est le fruit d’un travail d’équipe soutenu et passionné, qui fut très 
apprécié.
A l’issue de cette belle soirée, Jean-Yves Sardella reçu, pour son parcours 
exceptionnel au service de la Collectivité, la médaille d’or du Mérite et 
Dévouement Français des mains de Monsieur Jean-Paul De Bernis, président 
National et Chevalier de la Légion d’Honneur. 
La Municipalité de Francin toujours présente en cet évènement participa avec 
enthousiaste au pot de l’amitié.
AMEDEE VIII, premier duc de Savoie (Extraits)
Du fait des évènements qui troublèrent son enfance, le jeune 
			comte Amédée VIII garde un caractère particulier, bien différent 
			dans certains aspects de ses prédécesseurs. Après avoir été 
			confronté à la disparition tragique de son père, aux intrigues et 
			aux manœuvres politiques, le jeune Amédée VIII, acquiert très tôt un 
			esprit attentif, méditatif et réfléchi. S’il n’est pas un combattant 
			infatigable comme son père, le Comte Rouge, ou son grand-père, le 
			Comte Vert, il sait faire preuve de pondération et manier l’art de 
			la diplomatie.
			Il développe ces qualités qui allaient faire sa renommée auprès de 
			son gouverneur, Odon de Thoire et Villars, diplomate avisé. Il 
			parvint, par son action, à éloigner les dangers qui menaçaient 
			l’indépendance et l’unité du comté durant cette période critique que 
			fut l’enfance d’Amédée VIII. Devenu adulte, Amédée VIII s’inscrit 
			dans la politique de ses ancêtres qui vise l’unification et 
			l’extension du comté. Ainsi, il s’emploie à résorber les enclaves du 
			territoire savoyard et achète le Genevois au dernier héritier de la 
			famille des comtes de Genève, Odon de Villars, son ancien gouverneur 
			pour 45 000 écus d’or. Un accord est signé au château de Chambéry en 
			septembre 1400 et le 5 août 1401, l’acte d’achat est signé à Paris.
			
			Désormais, le château d’Annecy devient l’une de ses résidences. 
			Malgré ses efforts, ce dernier ne parvient pas à annexer Genève, car 
			l’évêque de la ville est surtout les bourgeois restaient bien trop 
			attachés à leurs coutumes et à leur liberté. Il s’intéresse 
			également au Dauphiné, mais l’aventure tourne court et le comte doit 
			renoncer à tout espoir de conquête dans cette région.
			Plus au sud Amédée intervient pour pacifier le pays niçois. Son père 
			le comte Rouge avait acquis le comté de Nice en 1388 et offert ainsi 
			un accès à la mer Méditerranée aux Etats Savoyards. Amédée VIII doit 
			malgré tout engager plusieurs campagnes pour faire cesser 
			l’agitation et les révoltes entretenues dès 1397 par les Grimaldi et 
			les Angevins installés en Provence. 
			Dans le cadre de sa politique d’expansion territoriale, Amédée VIII 
			se montre soucieux de garder de bonnes relations avec le Saint 
			Empire Romain Germanique. 
			Amédée VIII, après avoir renforcé la puissance de son comté et fait 
			preuve de sa loyauté envers l’Empire, souhaite accéder au titre de 
			duc. Seul un empereur pouvait légitimement accorder ce titre selon 
			les traditions de l’époque. Aussi, le nouvel empereur Sigismond de 
			Luxembourg, lors de son passage en Savoie, le 19 février 1416, où il 
			est magnifiquement reçu à Chambéry, élève le comte de Savoie au rang 
			de duc au cours d’une prestigieuse cérémonie organisée dans la cour 
			du château.
			Ce sera le premier duc de Savoie, titre qui sera porté par ses 
			successeurs jusqu’au début du XVIIIème siècle. 
Sources :Castelnuovo/R.Brond/B.Demotz/JP.Leguay/P.Guichonnet /H.Ménabréa
Ci-dessous la carte des états de Savoie au XVème siècle.
La carte des Etats de Savoie au XVème s a été conçu par A. Palluel-Guillard
APPROCHE DE LA CUISINE MEDIEVALE (Extraits)
Présenté par Jean-Yves SARDELLA
Monsieur Jean Yves Sardella développant son exposé sur la cuisine médiévale.
 Dans le 
				domaine culinaire, le Moyen-âge est autant synonyme de diversité 
				par la quantité et la qualité de ce qui est mangé autant que par 
				la manière dont on mange. C’est déjà en soi une culture.
				
				Les historiens sont bien loin d’en avoir tiré toute la richesse, 
				faute d’un recensement qui s’aventure dans l’immense littérature 
				historiographique
				La cuisine médiévale est une invitation au voyage, un voyage 
				dans le temps dans un monde de sensations inconnues.
				Les historiens restent cependant, partagés. Les livres de 
				l’époque nous renseignent mal sur le quotidien de l’alimentation 
				et de la cuisine. C’est une cuisine  très différente de celle 
				que nous connaissons aujourd'hui. 
				A la campagne, le paysan doit se satisfaire de sa production. 
				Ses repas sont constitués à 85% de céréales qu’il récoltera, de 
				pain, de soupe agrémentée de plantes, de racines, de raves 
				potagères et d'herbes aromatiques. 
				Au château le seigneur pourra compter sur les réserves de blé 
				cultivé par ses paysans. Il ira à la chasse régulièrement pour 
				se distraire, mais aussi pour s’approvisionner en viande 
				fraîche. 
				L’église impose de ne manger ni viande, ni graisse animale le 
				vendredi et samedi de chaque semaine...
				 Ajoutez à cela des périodes de jeûne comme celle du carême qui 
				démarre 40 jours avant Pâques... où il est interdit de toucher à 
				de la viande ou à ses dérivés... » 
Les épices
Les épices avaient-ils pour but de masquer les goûts des viandes avariées ? Accommodait-on les viandes faisandées avec les mêmes épices ? Divers avis sont à prendre en compte…
Toujours est-il que certains épices venus d’Orient furent mis à la mode par les croisés comme le safran, la canelle, le gingembre, la cardamone, le poivre…
Le thym, le laurier, l’ail, l’oignon, l’échalote, le persil, la ciboulette, aromatisaient les nombreux plats en sauce. »
Les livres de recettes et Maître Chiquart
L’un des premiers livres de recettes fut sans conteste « Du 
				fait de cuysine » de Maître Chiquart, cuisinier du Duc Amédée 
				VIII de Savoie, fut écrit en 1420. 
				Cet ouvrage présente 78 recettes dont certaines semblent être 
				des créations propres à Maître Chiquart. Contrairement aux 
				autres livres de cuisine, elles sont présentées sous forme de 
				menus pour jours gras et jours maigres. 
				Il fut pour Maître Chiquart, à la fin de sa vie, comme un 
				testament professionnel. Maître queux conscient de l’importance 
				de son rôle il y donne des recettes de cuisine, certes, mais 
				aussi des conseils pratiques où la propreté et l’hygiène 
				tiennent une place importante. Ce texte est aussi remarquable 
				par ses qualités littéraires et par la méticulosité et le souci 
				de propreté du cuisinier.
				Né, semble-t-il fin XIVè s. (1390 – 1460 ?) C’est un grand chef, 
				comme nous le disons aujourd’hui, « véritable mémoire » des 
				fêtes savoyardes. 
				Le Dit Maitre Chiquart illustre en même temps la position 
				géopolitique de la Savoie. C’est déjà un Marc Veyrat de son 
				temps. »
				 
				« Dans l’alimentation des hommes et des femmes du Moyen Age, il 
				reste bien des zones obscures. Fautes de documents adéquats, il 
				n’est pas possible de répondre, même approximativement, aux 
				questions : quelle était la proportion de ceux qui mangeaient à 
				leur faim ? Les repas courant mêlaient-ils des convives 
				appartenant à des classes différentes de la société ? Quels 
				étaient les menus quotidiens 0devoir échapper obstinément à 
				notre curiosité. ».

Dans la vigne
Hypocras rouge
				1 bouteille de vin rouge, 3 grains de poivre noir, 2 bâtonnets 
				de cannelle, 2 morceaux de macis (ou de la muscade en poudre), 8 
				clous de girofle, 200 g de miel toutes fleurs, 1 zeste de 
				citron.
				Mettre le vin dans la casserole, laisser chauffer jusqu’à ce que 
				la surface soit prise de remous.
				Ecumer légèrement et faire flamber. Mettre tous les épices dans 
				une mousseline et mettre dans le vin chaud. Laisser macérer 24 
				heures
				 
Doigts de fées
 150 g de farine, 125g de beurre, 50g de poudre d'amande, 1 
				pincée de sel , 75g de sucre glace , un blanc d'un oeuf , 3 
				pointes de couteau de zeste d'orange, 2 cuillères à soupe d'eau 
				de fleur d'oranger (Pour la décoration: du sucre glace).
				Mettre la farine sur un plan de travail. Creusez un puit et 
				répartissez le sel, la poudre d'amande, et le zeste d'orange 
				râpé. Déposez le beurre et le sucre glacé dans le puit et 
				travaillez-les du bout des doigts jusqu'à obtenir une crème 
				onctueuse. Ramenez peu à peu la farine au centre et frottez ce 
				mélange. Ajoutez le blanc d'oeuf et l'eau de fleur d'oranger. 
				Pétrissez pour obtenir une pâte lisse. 
				Laissez là reposer au frais 30 minutes. 
				Sur le plan de travail légèrement fariné, roulez la pâte entre 
				vos mains pour former des petits paquets de pâte en forme de 
				doigts. Disposez ces doigts de fées sur une plaque (sur du 
				papier alu… et oui !) et les faire cuire 15 minutes environ à 
				four th 5-6 (160°) jusqu'à ce que les doigts de fée soient 
				dorés. Saupoudrez-les alors de sucre glace

Cuisinières médiévales
(Le Mesnagier de Paris)
Photographies de cette soirée :
Mr Jean-Yves SARDELLA et Mr Jean-Paul DE BERNIS recevant l'ouvrage "La Vie à Montmélian de 1900 à 1960" des mains du Président des Amis de Montmélian.
Monsieur Jean-Paul De Bernis, Président National et Chevalier de la Légion d’Honneur remet à Monsieur Jean Yves Sardella, pour son parcours exceptionnel au service de la Collectivité, la médaille d’or du Mérite et Dévouement Français.
Le professeur Guido CASTELNUOVO recevant l'ouvrage "La Vie à Montmélian de 1900 à 1960" des mains du Président des Amis de Montmélian
Le président Maurice Clément et Jean-Yves Sardella.
Madame Ghyslaine DE SEVLIAN réprésentant l'Aigle de Nice International, Monsieur Jean Yves SARDELLA,
le Président DE BERNIS, le professeur CASTELNUOVO et Monsieur le Maire de Francin
Les organisateurs.
Ils écoutent.
MAJ le 20 Mai 2015 (pour le Mobile Firendly)
	
L'association des "Amis de Montmélian et de ses Environs" a pour but de regrouper les personnes intéressées par la Commune de Montmélian et de ses environs en ce qui concerne le terroir, les habitants et les habitations, le paysage, les sites naturels et archéologiques et monuments et en général l'histoire et tous les problèmes d'environnement dans le présent et dans l'avenir.
Elle se propose de contribuer à conserver, mettre en valeur et développer tout ce qui est susceptible d'accroître à Montmélian la qualité de la vie sous toutes ses formes, d'aider au culturel et en général de permettre au pays de tenir son rang conformément à sa situation et à sa disposition, à l'exclusion de toutes discussions politique ou religieuse. 
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